Bernard Ziegler, qui, ce n'est pas anodin, a commencé sa carrière aéronautique en tuant six occupants du télécabine
de la Vallée blanche au cours d'un "radada" hors mission pour aller dire bonjour aux copains
(
http://www.editionsguerin.com/cti16.asp et
http://jacno.com/am4900
.htm)
répète à l'envi que l'Airbus 320, avion dont il est le concepteur, n'est jamais en cause dans les accidents et qu'il
est l'avion le plus sûr du monde. C'est toujours la faute des pilotes ou à pas de chance. On croit rêver.
Je n'entrerai pas ici dans le débat sur les causes des accidents. J'ai écrit un livre, mon site rappelle certains faits
et plus personne n'ignore les raisons de ma situation, clairement rappelées, entre autres, dans une spéciale de France 3
Alsace du 29 avril (1). L'ouverture du procès du Mont Sainte-Odile a donné lieu à des prises de position claires de la
part des parties civiles. Les enquêtes sur de précédents accidents ont été rappelées. Mais, pour ce qui suit, il
importe peu de connaître les causes réelles.
En effet, les propos de Bernard Ziegler deviennent franchement irresponsables quand il soutient que l'A 320, qui peut
être "piloté par sa concierge" avec sa nouvelle technologie, est l'avion le plus sûr du monde.
Les statistiques existent, elles sont incontestables et, si on compare avec les Boeing 737 conçus depuis la même
période que l'A 320, pour un nombre d'appareils en exploitation sensiblement équivalent, on obtient, en intégrant le
récent crash de Sotchi et en prenant en compte les définitions de l'OACI pour caractériser un accident (par exemple, un
appareil totalement détruit, même sans morts ni blessés, est un accident, par opposition à l'incident, quand les
dommages sont sans conséquences définitives pour la machine) :
- Airbus 320 : quatorze accidents (dont deux au sol, hors exploitation, qu'il convient de déduire),
- Boeing 737-600/700/800/900 : zéro ou un accident (il y a débat sur le 737-700 de Chicago du 8 décembre
2005, pas de morts ni de blessés dans l'avion, peu abîmé et qui revolera, si ce n'est déjà fait).
Ce n'est pas en refusant, en France, de regarder ces réalités et en se rendant peu ou prou complice des mensonges,
qu'on fera évoluer ces chiffres. Au contraire.
(1) hier, article de presse : http://jacno.com/am5200.htm.