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Christian Roger et le crash de Charm el-Cheikh




Christian Roger est un ancien président de la section Air France du syndicat des pilotes.

Ce qui suit a été mis en ligne le 31 janvier 2005 à 11 heures 50 (Paris)
afin de commenter l'analyse de Christian Roger sur les causes du crash.


Christian Roger vient de mettre en ligne, ce 31 janvier 2005, son analyse sur le crash de Charm el-Cheikh.

Rappelons en premier lieu que Christian Roger, en qualité de président de la section Air France du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), fut en 1988 et 1989 un fervent défenseur des pouvoirs publics et d'Airbus après l'accident de Habsheim et qu'il fut le plus acharné contre moi, allant jusqu'à écrire dans une information syndicale que j'aurais été ramassé par le SAMU en train de haranguer la foule dans une gare parisienne. Tout cela est évoqué dans les premiers chapitres de mon livre, preuves en main. A cette époque Christian Roger me fit un procès en diffamation, où il prit une veste mémorable en première instance, au point qu'il s'abstint de faire appel. J'avais pourtant déclaré qu'il ne me manquait que le chèque d'Airbus pour comprendre son attitude. Le président du tribunal avait interrogé son avocat pour se faire confirmer que Roger était bien pilote, président du syndicat des pilotes et non président d'Air France (rire général dans le prétoire). L'épisode du procès figure en page 53 de mon livre.

Alors qu'en est-il de l'analyse de Christian Roger sur le crash ?

Page 4, il indique que de lourdes interrogations sur le bon fonctionnement des commandes de vol d'ailerons existent. S'il est vrai que les conditions de l'accident doivent amener, parce qu'il est nécessaire d'envisager toutes les hypothèses, une défaillance du sytème des commandes d'ailerons, rien ne permet finalement de suspecter une telle défaillance. On voit même, à l'analyse des listings du DFR, que les mouvements de la commande (les volants) et ceux des ailerons sont toujours parfaitement liés. Dès lors, il apparaît que les ailerons ont suivi les ordres transmis par les volants. On voit aussi que l'avion répond normalement aux sollicitations. Et les dernières secondes sont intéressantes à analyser. Il apparaît, entre 7 secondes et 2 secondes avant l'impact, un important mouvement du volant à gauche. Les ailerons suivent parfaitement. Et, surtout, l'avion suit parfaitement. En effet, le roulis passe de 111°D à 14°D, c'est-à-dire que l'avion a retrouvé une inclinaison normale. Puis dans les deux dernières secondes du vol on voit un coup de volant vers la droite, on constate que les ailerons suivent... et on constate que l'avion suit en repartant en roulis à droite (à l'impact il a 25°D). Le fonctionnement des commandes d'ailerons apparaît donc comme parfaitement normal.

Page 7 Roger écrit, au sujet du fameux chapitre 1.16 : "Une simulation a donc été effectuée en utilisant les données de trajectoire enregistrées par le FDR (Flight Data Recorder) : cap, altitude, vitesse, accélérations sur les 3 axes, attitude de l'avion (inclinaison, piqué ou cabré)". Ceci est faux. On ignore, à l'exception des accélérations sur les trois axes, quels ont été les paramètres FDR repris par les enquêteurs qui précisent que certains paramètres n'ont pas été repris. Et la lecture des graphiques correspondants ne permet aucune comparaison entre la simulation et le vol de l'accident. Il est même assez délirant de voir que les paramètres où figurent à la fois les données du DFR (courbes noires) et celles de la simulation (cour-bes bleues, ou vertes si une intégration a été nécessaire), sont quasi inexistants. Dès lors, qu'a-t-on pu comparer ? Rien.

Les conclusions que Roger tire de tout cela sont vraiment croustillantes. En effet, il livre en page 8, en encadré, ses conclusions, écartant une cause du roulis à droite autre que celle qui serait dûe aux mouvements des ailerons,... mais auparavant il indique en bas de la page 7 que les graphiques qui fondent son analyse sont "malheureusement incomplets", "d'une très mauvaise qualité de présentation" et qu'ils "ne permettent pas d'analyser les résultats". Ainsi, Christian Roger raconte n'importe quoi, comme d'habitude !

La suite de l'analyse de Roger est du même tonneau. Il fait état de la discussion dans le cockpit, avant la mise en route, sur le problème technique rencontré, mais il la reproduit incomplètement et ne s'interroge pas sur sa signification et les conclusions qu'on peut en tirer. Il affirme donc que la seule déclaration du copilote "voyants éteints", après le décollage et après avoir commandé la rentrée des volets et des becs, permet de conclure au bon fonctionnement des becs, alors même que le DFR montre le contraire et que cette indication est confirmée par le fait que le départ en roulis à droite correspond exactement à une rentrée incomplète du bec N°1, qu'aucune autre constatation ne vient contredire ce scénario et qu'aucune autre constatation ne permet d'en envisager un autre (sauf à supposer que l'équipage, avec un pilote supplémentaire assis sur le troisième siège, aurait agit comme il l'a fait et qu'il se serait mis dans cette situation incroyable d'inclinaison, d'altitude, de pente, de vitesse, de vitesse verticale, sans qu'aucun incident affectant l'aérodynamique de l'avion ne soit survenu, ce qui apparaît impensable).

En conclusion, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Comme d'habitude Christian Roger n'hésite pas à raconter n'importe quoi pour servir la soupe aux "officiels", l'administration française et son faussaire en chef, Paul-Louis Arslanian.



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