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23 août 2004

Extrait de « L'histoire en version intégrale »

(partie finale)



[...]

On ne sait pourquoi, certains ont cru, ou ont fait semblant de croire, que j'aurais eu l'intention d'abattre le président de la République à l'occasion de l'inauguration du salon aéronautique du Bourget, le samedi 14 juin 2003 ! Alerte au préfet de la Seine-Saint-Denis. Surveillance du domicile de ma famille nivernaise durant 24 heures, du vendredi après-midi au samedi après-midi (deux véhicules de gendarmerie et deux voitures des Renseignements généraux !). Filature des véhicules qui en sortaient. Recherches pour me retrouver. J'ai été arrêté dans la Nièvre le mercredi 18 en fin de journée et amené à la gendarmerie de Corbigny, gardé à vue sous des motifs foireux, puis transféré à Paris. Après plus de 48 heures de garde à vue, j'ai été présenté au juge parisien Baudoin Thouvenot, qui, tombant des nues et surchargé de travail le vendredi vers 20 heures, m'a envoyé, à la demande du parquet, devant le juge des libertés et de la détention, Philippe Boussand.


Raffarin sur les traces de Jospin ?

Par lettres des mois d'avril, mai et début juin 2003 adressées au Premier ministre, locataire de Matignon depuis mai 2002, j'avais porté à la connaissance du nouveau gouvernement l'essentiel de l'affaire, ma situation, ses raisons et ma volonté de me défendre. J'avais pris soin de préciser que je respecterai la loi, qu'il n'y aura pas de violences etc. Malgré cela, le cabinet du Premier ministre a porté plainte, au moment de l'ouverture du salon du Bourget, pour « menaces et actes d'intimidation » sur la personne de Monsieur Raffarin (art. 433-3 du code pénal) sans qu'on sache quels auraient été les actes illégaux constitutifs d'une menace ou d'une intimidation, ni les faveurs que j'aurais réclamées (cette seconde condition doit être également remplie pour que soit constitué le délit prévu à l'article 433-3).

Le parquet m'a poursuivi, attribuant à certains mots et formules de mes écrits un sens opposé à celui des dictionnaires ! Ceci, pour tenter de justifier les recherches dont j'ai été l'objet, mon arrestation, etc.

Tout cela ne tient pas debout. On a manifestement voulu m'empêcher de rencontrer des journalistes étrangers en marge du salon aéronautique du Bourget, avec annonce d'une demande d'asile politique à l'étranger, projet que, par principe, j'avais fini par porter à la connaissance de Matignon, n'écartant pas des actions symboliques mais légales et soulignant que je n'aurai pas d'états d'âme à faire sauter la République. Mes lettres sont claires sur ce point. Les originaux ont été recherchés à Matignon et versés sous scellés à la procédure. Il y est bien précisé que mes actions se feront « avec le sourire et dans la bonne humeur, sans atteintes aux personnes » etc.

L'ordonnance de mise en détention reflète bien, finalement, ce qu'il en est. Elle constitue même un superbe aveu du fait qu'on m'a enfermé pour m'empêcher de mettre mes projets, parfaitement légaux, à exécution. Elle est même risible.

Après examen du dossier et enquête, et après un mois de détention à Fresnes, le juge m'a remis en liberté, malgré les interventions particulièrement malhonnêtes du bâtonnier Iweins visant à m'enfoncer (ce dernier a adressé au juge Thouvenot, alors que celui-ci n'avait rien demandé, un dossier tronqué, excluant les documents qui rappelaient mon souci de respecter la loi et de ne recourir qu'à des actions symboliques mais légales).

La Cour européenne des droits de l'homme a été informée de ces événements, documents à l'appui.

Tout cela a eu pour conséquence ma déchéance totale. Au début octobre 2003 je me suis retrouvé clochard et je le suis toujours. Des organismes tels Emmaüs, le Samu social, les Amis de la rue, la Mie de pain, les Camions du cœur, le Centre d'action sociale protestant, les Petites sœurs des pauvres, etc. en sont les témoins. Ainsi que, rencontrés par hasard, quelques journalistes venus faire des reportages en ces lieux (France 3, France info...). A 54 ans, avec plus de quatre-vingt mille euros de dettes à des organismes publics ou assimilés (impôts, banques...), sans parler des dettes privées, mon avenir n'est pas des plus rose. Seule consolation : le psychiatre désigné par le juge Thouvenot a confirmé, comme les dizaines de ses prédécesseurs, l'absence de troubles mentaux.

Un nouvel avocat est entré en jeu.


Maître Carbon de Seze

 

[Update. Pour des motifs trop longs à exposer, mais qui peuvent être demandés à l'intéressé, ce qui concerne Carbon de Seze a été remplacé par une page "de sécurité" qui présente de nombreux dossiers documentés : Aérien : l'héritage de Hollande].

 

[Je reviens à l'exposé des événements de 2003] J'ai informé le bâtonnier Burguburu et l'ensemble du conseil de l'ordre de cet état de fait. Silence général. J'ai demandé au président du Conseil national des barreaux, au président de la Conférence des bâtonniers, à la Confédération nationale des avocats, au Syndicat des avocats de France et à l'Union des jeunes avocats d'intervenir afin qu'on me réponde en soulignant que la réputation de la corporation était en cause. Rien n'y a fait. Ainsi, j'ignore totalement ce que devient la procédure devant le juge Thouvenot. J'ignore ce qu'elle me réserve. A force d'attendre, le dossier peut changer de juge et tomber dans les mains de quelqu'un de « compréhensif » à l'égard de la raison d'Etat. On m'a déjà fait le coup (cf. mon livre).

De toute façon, l'issue de cette procédure a peu d'importance. Mon seul avenir, à 54 ans, c'est clochard à vie !

Paris, le 23 août 2004.



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